Les clermontois de La Main étaient présents au One O One ce samedi 12 novembre (Rendez-vous sonique #4) avec Alessandro Cortini et St4lk, ils joueront le 15 décembre à la Coopérative de Mai avec Lescop, après un détour par Rennes le 1er décembre dans le cadre des Bars en Trans 2016. Joann nous en dit plus sur ce projet New Wave et son actualité.
La Main
Publié le 17 novembre 2016
Pour commencer, peux-tu présenter La Main ?
La Main pour l’instant on est trois, c’est fondé sur les cendres du groupe que j’avais avant qui s’appelait WWW 21, qui était un groupe New Wave, mais un peu plus pop. J’avais la volonté de faire un groupe un peu plus radical en termes de Minimal Wave, et avec des paroles principalement en français. Donc on a sorti un premier album il y a trois ans environ, mais à la base il n’était pas censé y avoir de live du tout, ça n’était pas conçu pour le live. On a fait quelques dates quand même, et après j’ai composé d’autres morceaux qui sont sortis chez Stellar Kinematics l’année dernière. Et là on s’est rendus compte que le projet était peut-être viable aussi en live, donc on a commencé à travailler depuis décembre l’année dernière. Avant le groupe n’existait pas vraiment en tant que tel. Et donc dans le groupe on est trois, dont deux fixes, il y a Greg qui fait du clavier et de la batterie électronique, Thomas qui fait le Vj et bientôt du clavier aussi je pense, et puis moi qui chante et joue un peu de clavier.
Mais à l’origine c’était un one man band ?
Oui je compose tout, et ensuite je vois avec Greg ce qui l’intéresse pour jouer, et Thomas pour les vidéos. C’est principalement lui qui s’occupe de tout ce qui est vidéo en live.
Et le nom vient d’où ?
De deux choses, en fait au début je voulais prendre le truc le plus commun, donc une main. Et j’étais fan de comics, il y a aussi La Main dans Dardevil… Mais l’idée c’était surtout de trouver le truc le plus commun possible.
Tu parlais de Minimal Wave et de New Wave, quels sont les artistes ou les genres qui t’ont influencé ?
C’est plutôt les genres, l’intérêt de la Minimal Wave c’est que c’est tout synthétique: comme j’avais déjà eu pas mal de groupes de rock ou de pop avant, je voulais quelque chose de très froid. Et puis l’intérêt de la Minimal Wave et de la Synthpop c’est que ça laisse beaucoup de place à la voix, donc à partir du moment où je chante en français je pense qu’il y a besoin de bien comprendre les paroles. L’aspect minimal laisse beaucoup de place à la composition des paroles, c’est ça qui m’intéresse. Et puis l’atmosphère aussi, il y a toute l’influence de ce que j’écoutais plus jeune, Depeche Mode, Nine Inch Nails… les grands classiques.
Les paroles ayant une place importante, est-ce que tu as aussi des influences littéraires, ou autres ?
Non en fait les paroles je les écris généralement d’une traite: je compose une base de musique et puis après j’écris.La plupart du temps je fais un premier chant, et je jette tout et je refais les paroles. C’est pour ça que sur les morceaux, j’ai parfois 6 ou 7 versions différentes de voix.
Et pour le processus de composition, est-ce que ça part d’une mélodie, du texte, ou ça dépend ?
Non ça part de la musique, d’habitude je mets la musique, la plupart du temps c’est plutôt des chants en anglais qui viennent, que je jette et je garde seulement la mélodie, et je l’épure petit à petit. Après je cherche une situation, une ambiance, et j’écris les paroles en fonction. Mais il n’y a pas de règle.
Tu as aussi fait des reprises, est-ce que c’était juste ces quatre morceaux-là que tu voulais reprendre ou est-ce qu’il pourrait y en avoir d’autres… ?
Les reprises c’est bien pour se libérer d’une obsession ou d’une influence. Quand un morceau te harcèle et tourne dans ta tête, c’est bien de le reprendre, comme ça tu te l’appropries et tu peux le lâcher. Et là sur le prochain il y aura aussi une reprise.
Donc il y a un prochain album prévu pour… ?
Il sort en février normalement. Par contre il sera entièrement en français. Je pense qu’il y aura une première version de l’album qui sera en français et un peu plus tard il y aura les remixes des morceaux en anglais. Il sortira chez Unknown Pleasures. C’est un label qui est intéressant. Pedro Peñas Robles, qui le gère, fait aussi fonction de producteur. Il a géré l’ensemble du projet donc c’est intéressant aussi d’avoir cet accompagnement. Si tout se passe bien c’est pour février, les morceaux sont quasiment terminés, il reste le mastering, la pochette et ça devrait être bon.
Et pour la pochette, sur le dernier album il y avait le travail d’une artiste, Céline Guichard, est-ce que c’est une collaboration qui avait été organisée par le label ?
Non j’ai envoyé le produit fini au label qui a relayé pour la communication, mais le produit était déjà terminé. Les morceaux, c’était plus une histoire par morceau, et je voulais déléguer la partie plastique, donc il y avait le travail de Céline dont j’ai mis absolument tout. Je lui ai dit « je t’envoie les paroles et tu as quartier libre pour faire une illustration par morceau ». Et on a sorti un coffret limité avec des sérigraphies. Et donc une illustration par morceau, elle avait une liberté totale là-dessus et j’en étais très content.
Et là aussi il y aurait le même type de projet, avec les illustrations ?
Le problème c’est que les coffrets, tout ce qui est un peu alternatif au niveau du format c’est toujours compliqué à écouler. Après c’est le label qui gère ça, je sais qu’ils font appel à des graphistes, il y a toujours des pochettes qui sont intéressantes, des packagings… donc j’ai confiance.
Donc un nouvel album en février, et au niveau des concerts ? Il y avait ce samedi au One O One…
Ensuite il y a les Bars en Trans à Rennes le 1er décembre, et ensuite avec Lescop à la Coopérative de Mai le 15 décembre. Et après on va travailler sur une tournée pour les vacances de février. On travaille avec un tourneur allemand, je vais voir avec le label s’il est possible de placer des dates en France aussi. C’est un style de musique assez pointu, pour trouver des dates c’est difficile, il n’y a pas du tout le même accueil qu’à l’étranger.
Tu as fait une date commune avec Gost et Perturbator qui sont affiliés à la scène Synthwave/Retrowave… un mouvement très orienté synthé et qui reprend des codes de la musique des années 80, c’est différent mais qu’est-ce que tu penses de cette scène-là ?
Pas grand-chose… parce que je n’en écoute pas trop. Ces temps-ci j’écoute le dernier Nick Cave, j’écoute beaucoup Jozef van Wissem, joueur de luth qui a fait la BO de Only Lovers Left Alive de Jim Jarmusch, c’est très épuré, très minimal. Il y a aussi Maman Küsters qui est vraiment bien, un collectif brestois qui fait de la Minimal Synth, extrêmement épurée avec un chant en français. Perturbator et Gost je ne connaissais quasiment pas avant. Mais c’est vraiment différent, il y a plutôt une réappropriation des codes des films, de Carpenter…
Et pour terminer où est ce qu’on peut te trouver ?
Par ci par là
- La page Bandcamp avec les albums en écoute : https://lamain.bandcamp.com/
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