A l’approche de quelques dates en Auvergne (à commencer par le 11 janvier à la 2Deuche) et d’un concert à Dijon, nous avons rencontré Vincent de By The Fall accompagné de Maxime et Pierre, soit le groupe tel qu’il tourne depuis l’été dernier. Le trio revient sur l’histoire de By The Fall et sur la sortie du nouvel album, Wolves.
By The Fall
Publié le 9 janvier 2017
Pour commencer, pourrais-tu rappeler l’histoire de By The Fall ?
J’ai sorti un premier EP, Ashes, en 2014, en téléchargement gratuit. On m’a proposé de faire quelques concerts et j’ai été rejoint un peu plus tard par Maxime. Et Pierre nous a rejoints à l’été 2016. On fonctionne donc à trois depuis. L’album, Wolves, est sorti en novembre. Il est disponible en téléchargement gratuit. On a hésité sur une sortie physique et on est finalement passés par Microcultures : les gens qui ont participé ont financé les vinyles, et comme on a dépassé l’objectif de financement on a aussi pu faire une version CD pour les personnes qui ont contribué.
Tu composes toujours seul ?
Je compose seul mais Maxime s’occupe des arrangements, et tous les deux se sont beaucoup impliqués dans la réalisation de Wolves.
Et pourquoi le choix du format numérique mis à disposition gratuitement sur internet ?
Je voulais qu’il soit gratuit, on l’aurait peut-être proposé en financement libre si l’album avait coûté cher, ce qui n’est pas le cas. Il a été payé par les gens qui nous ont aidés et qui ont finalement l’objet. L’idée n’est pas de faire de l’argent, c’est plutôt d’être écoutés. Il y a des gens qui le téléchargent et donc qui l’écoutent. Ça a été le cas sur le premier EP qui a été téléchargé et écouté pas mal de fois, que demander de plus ? Les gens qui l’ont payé ont payé un objet qui ne sera pas vendu ailleurs. C’était un choix.
Vous avez fait quelques concerts tous les trois depuis cet été ?
Peut-être cinq ou six depuis cet été, un par mois à peu près, dont quelques concerts privés pour Microcultures.
C’est tout jeune cette formule mais on en est contents, on peut vraiment s’exprimer musicalement et ça fait du bien, à deux on était quand même limités et tout seul encore plus. Là ça nous permet d’étendre la palette sonore et de vraiment faire ce qu’on a envie de faire. Moi ça me libère, maintenant c’est eux qui font tout et moi plus rien… même la guitare des fois je la pose ! Par contre ce sont des hommes orchestres, ils sont doués et jouent de plein d’instruments.
Ce qui doit t’inspirer aussi au moment de composer…
Oui, le dernier album a été pensé un peu plus orchestré que le premier EP aussi parce qu’on savait qu’on pouvait avoir ce rendu en live. On n’a pas lésiné sur les arrangements, alors que sur le premier EP je m’étais plus restreint. Là on a essayé plein de choses et maintenant on doit se demander ce qu’on peut jouer et ce qu’on ne peut pas jouer. C’est déjà quelque chose qu’on avait fait à deux, on se demande ce qui est important sur le titre et ce qu’il faut vraiment qu’on envoie en concert. On est encore dans cette réflexion-là parce qu’on n’a pas un brass band derrière nous, et on n’a que deux mains ! Donc on est parfois obligés de faire des choix.
Vous avez joué essentiellement sur Clermont, est-ce que vous allez un peu ailleurs dans la région ? Ou hors région ?
On joue essentiellement dans la région, on va jouer à Lempdes la semaine prochaine, à Moulins le 28 janvier, La Bourboule le 28 février, on sera le 26 janvier à Dijon aussi, on a joué à Paris… On a un tourneur maintenant qui s’appelle Dody Tour, qui s’occupe aussi de The Marshals, Aberdeeners et Comme John. Mais c’est vrai qu’on aimerait bien s’exporter un peu plus.
Quels artistes vous ont influencés ou vous influencent encore ?
Ce qui ressort souvent pour les gens c’est Fink et Syd Matters, et je suis très fan des deux. Avec le dernier album on me parle encore plus de Syd Matters et c’est vrai que Maxime est bien fan aussi, l’influence se ressent dans ses arrangements. On est tous les trois fans de Radiohead, comme à peu près 99% de la population mondiale… Et moi il y a Villagers qui m’a beaucoup inspiré, James Blake pour la production, les sons de claviers… c’est un projet très épuré comme j’aime beaucoup. On a essayé de mettre un peu cette touche là même si ça n’a rien à voir musicalement, on est allés chercher du côté des textures.
Et est-ce qu’il y a des groupes ou artistes que vous écoutez plus en ce moment ? L’année 2016 vient de se terminer, un album de l’année peut-être… ?
J’ai beaucoup écouté et j’écoute encore l’album de Feu! Chatterton, en groupe français, mon album de l’année ce serait celui-là.
Moi mon groupe français de 2016 c’est Syd Matters parce que je les ai découverts cette année, même s’ils n’ont rien sorti récemment.
Moi je dirais le dernier James Blake. En plus local il y a Leopoldine que j’aime beaucoup, elle a sorti un très bel album qui n’est peut-être pas de cette année mais que j’écoute beaucoup. Et il y a l’album des Aberdeeners qui est extraordinaire aussi, je l’ai beaucoup écouté.
Est-ce que vous êtes vous-mêmes impliqués dans d’autres groupes ?
J’ai un projet classique, un quintet de cuivres qui s’appelle Arverne Brass Quintet et qui tourne depuis fin 2012. Du coup on a des membres qui sont venus enregistrer sur l’album avec moi pour les cuivres. Et dans ce quintet il y aussi des membres qui sont dans Aberdeeners. On va jouer ensemble fin janvier à Moulins d’ailleurs.
Je reviens sur Wolves ; est-ce que vous pouvez nous en dire plus sur la réalisation de l’album ?
Certaines chansons datent d’il y a six ou sept ans, d’autres d’il y a deux ans. La composition a été assez rapide même si les textes sont arrivés après. J’ai commencé par une base guitare-voix puis j’ai essayé d’arranger d’abord seul, pour voir où je voulais aller et quelle couleur je voulais y mettre, ce qui a pris un certain temps parce que j’ai essayé pas mal de choses. Ensuite j’ai fait passer les bases de quelques titres à Max en lui disant où je voulais aller. Donc il est parti là-dessus et a eu plein de bonnes idées mais le processus a été assez long parce que je savais aussi où je ne voulais pas aller. Des fois ce que Max proposait correspondait exactement à ce que j‘avais en tête et des fois pas vraiment, mais globalement on a bien fonctionné comme ça. L’enregistrement a été long puisqu’on a tout fait à la maison quand on avait du temps tous les trois. Et il fallait faire les arrangements avant d’enregistrer. Donc on a mis beaucoup de temps mais c’est bien puisque que finalement on a pris du recul. J’avais fait un premier mixage en juillet dont je n’étais pas content, du coup j’ai pris le parti de le faire plus tard et par manque de temps j’ai attendu jusqu’à octobre pour m’y remettre, et c’était parfait parce que ça m’a permis de prendre le recul nécessaire pour savoir exactement ce que je voulais. Et là j’ai recentré pour en faire quelque chose de personnel, la composition est personnelle, les textes sont personnels, du coup j’ai ressenti le besoin d’apporter la touche finale seul.
C’est ce qui avait péché sur le premier mix, on a voulu prêcher la démocratie dans le groupe pour savoir comment on validait les mixes. C’était Vincent qui faisait tout mais il nous demandait ce qu’on en pensait pour chaque titre, et du coup en fonction de ce qu’on lui disait il essayait de coller un peu à nos attentes, et à la fin on est arrivés à un mix qui ne nous convenait pas, ni à Vincent ni à nous. Il valait mieux que ce soit un parti pris. Et de toute façon on lui faisait confiance.
Et à quel moment vous avez décidé de passer par Microcultures ?
Microcultures est arrivé au milieu du processus, quand on était en train de faire les arrangements avec Max. On hésitait à faire un vinyle, et finalement on est contents de l’avoir fait puisque l’objet a intéressé quelques personnes. Les gens ont répondu présents et étaient contents de pouvoir participer au projet. Et on a ajouté une version CD parce qu’il y avait des gens qui voulaient juste participer pour nous aider mais n’avaient pas de platine ! C’était intéressant, on a ressenti une vraie collaboration.
Et il y a eu un clip…
Oui il y a eu un clip pour Dry, il a été tourné cet été par Biscuit Production, qui est investi dans le projet depuis le début en fait. Deux membres de Biscuit ont joué dans By The Fall au début quand on a voulu essayer une version à quatre, mais pour des raisons de disponibilité et parce qu’on ne nous proposait pas de concerts à quatre, finalement on a continué à deux avec Max. Donc ils sont impliqués depuis le début, et on prévoit de faire un deuxième clip avec eux.
Donc vos projets actuels sont les prochaines dates, un nouveau clip…
On va chercher d’autres dates, et on continue à explorer notre live, on essaye vraiment petit à petit de faire des versions live. On est encore en train de consolider ce qu’on a essayé de construire, tout est nouveau, on a besoin de temps pour se roder, pour pouvoir donner le meilleur live possible au public. Et il y a 6 inédits qui vont sortir pour les paniers Microcultures, des titres qui ont été enregistrés mais pas gardés sur l’album. Il a fallu faire des choix, je ne voulais pas que l’album soit trop long et ça a été confirmé par la sortie vinyle puisque sur vinyle on a 18 minutes par face, donc c’est assez restreint.
Un mot de la fin pour vos fans ?
Merci et venez nous voir en concert, on sera contents de vous rencontrer et de discuter après le concert si c’est possible. Et téléchargez l’album, il est gratuit, faites-le tourner si vous aimez…
By The Fall sera en concert le 11 janvier à Lempdes, le 26 janvier à Dijon, le 28 janvier à Moulins et le 28 février au Larsenik Festival à La Bourboule