Archimède

Archimède signe l’incontestable renouveau d’un rock français vivace et, surtout, accessible. Dans leur premier album, ils rendaient hommage à la plupart des visuels d’albums cultes de l’histoire du rock dans le clip du single « Vilaine canaille ». Depuis, ils ont fabriqué une pop franglo-saxonne nonchalante et cynique mélangée à beaucoup d’humour et de bonne humeur. Leur second album, Trafalgar est salué unanimement par la critique et ils reviennent encore plus fort aujourd’hui avec un nouvel opus : Arcadie.

Au troisième album, la démonstration n’est plus à faire : on sait depuis longtemps que les deux frères d’Archimède, enfants d’Oasis et de Dutronc, concoctent des mélodies pop à la saveur british, et des textes à l’esprit très français. A mesure qu’on s’approprie l’Arcadie (symbole d’un paradis perdu), on saisit les ombres du discours. Et l’ambition du propos. Certes, sous la pop enjouée, Archimède griffe avec une ironie cruelle, mais sans surprise, les requins de la finance ou le quotidien vain des soutiers de l’économie. Il ose aussi railler ses confrères de la scène française qui chantent en anglais, en n’étant pas fichu de comprendre la une du Times. Surtout, le duo se jette là où on ne l’avait pas encore vu : dans une chanson sans armure, débarrassée de tout cynisme, pour évoquer la douleur des enfants malades, ou celle des silences imposés. Alors, on ne rit plus du tout. Mais on en redemande.