Bateleuse + D’ailleurs stress + Mont loser + Tombouctou + Trottoir

Ce sont des imprécations shamanisantes mais vulgarisatrices qui se construisent entre la guitare enivrante de Mark Choufleur et la batterie volatile de Pick Misère, subtilement crado et volontairement brinquebalantes, entre grunge instrumental, rock noisy et ballade métallique.

Peut également servir de musique de fond pour construire ta soucoupe volante DIY dans la grange, histoire de couvrir les bruits inquiétants du moteur atomique d’occase.

« Tombouctou est un trio lyonnais : une chanteuse, un guitariste et un batteur. Ces deux derniers prennent énormément de place, semblent se livrer une lutte sans merci qu’aucun des deux ne gagne réellement jamais. La batterie est intensément et presque constamment martelée et tordue par des frappes d’une violence inouïe et précise. La guitare – parfois doublée par des effets et des boucles – délivre des sensations noise comme on n’en entend désormais que trop rarement dans les milieux autorisés, des explosions dissonantes et des déchirures aigues[…]Ici la violence musicale ne s’apparente jamais à une démonstration de force impérialiste ni à une volonté d’annihilation sans rien derrière ; la guitare plus particulièrement n’a pas besoin d’être brandie en direction du ciel pour prendre feu, non la guitare chez Tombouctou est l’incandescence même, elle lacère les tissus, empêche les plaies de se refermer et rajoute une bonne dose d’acide igné pour marquer à jamais son territoire. »

Chronique par Hazam

Trottoir scande sa poésie angoissée de krautrock customisé, de pop froide et de rock Suicide. Prend un thème, et l’épuise en tournant autour et en le creusant. On l’a vu seul, en groupe (l’album est enregistré avec du sitar, de la vielle à roue, de la batterie, de la plaque de métal). Seul à nouveau, ca sent toujours l’asphalte après la pluie, le béton en contre plongée quand tu titube, le vertige face aux façades maussades, le cœur froissé dans un vieux journal, comme dans un décors de musée sale