Belle Ze Butte

November Fades, c’est le talent d’une artiste qui depuis ses 11 ans a toujours su trouver son équilibre grâce à la guitare, le chant et la composition; les craintes d’une personne sensible dans un monde parfois désespérant ; les angoisses d’une jeune fille devenant femme… Sa voix chaude et fragile évoque les sonorités vocales de l’américaine Shannon Wright ou encore de l’irlandaise Sinead O’Connor. Ses textes, empreints de poésie, sont délicatement portés par des boucles de chœurs et de guitare folk épurées, décrivant un monde plein de beauté sensible et de fragilité lumineuse.

Du punk au blues il n’y a qu’un pas que P-J Charbonnier franchit à force de Jack Daniels et d’effluve de groupies. One man band assumé Howl Trigger nous propose une blues rock ciselé à la rythmique implacable. Guitare vintage propice aux émanations sixties, le pied bien calé sur la grosse caisse, nous voilà transporté dans une transe singulière qui s’affranchit de la reprise pour nous offrir un single malt de première qualité. De la tourbe, de la force, un vrai retour aux origines.

Partis à fond la caisse dans un engin suréquipé sur l’autoroute du rock lourd, les Hells Strippers ont fait une pause sur l’aire bleue, située au kilomètre 70. Accueillis dans un décor verdoyant et fleuri, par de jeunes nymphes virevoltantes et de grands éphèbes chevelus, ils ont vite été entourés d’un nuage épais et multicolore. Oublié le gras de la mécanique et l’obsession de la vitesse, ils ont troqué leur bolide survitaminé contre un camping-car orange et un clavier doué. Laissant pleinement exprimer leur potentiel créatif et un chant habité, ils tracent maintenant un chemin onirique et évocateur quelque part sur le hippie trail.
Qu’ont-ils gardé de leur passé ? Leur fougue et leur puissance. Et tout cela fait un sacré cocktail.

Ancien trio devenu quatuor, avec l’arrivée récente d’un clavier, Format délivre un math rock instrumental qui tend vers le métal quand il le faut pour lancer sur nous une cinématique urbaine et audacieuse. On ne pourra pas s’empêcher alors de remarquer une certaine évolution/adaptation due à de nouvelles textures apportées par la présence du nouveau membre. Autant dire qu’on doit s’attendre à voyager entre noise, rock, métal et, une once de liberté exotique, là encore.

TacT agite la sacro-sainte pop et secoue le mythe rock’n’roll à grands coups d’harmonies vocales sixties, de riffs malins tantôt isoélectriques tantôt acoustiques, sur fonds de nappes synthétiques, naviguant entre le psychédélique 70’s et le dancefloor 90’s. A l’instar des irréductibles gaulois, le trio est tombé dans le chaudron de potion magique quand il était petit : résultat, Tact se transforme en une machine à tubes dès la première gorgée de bière avalée. Immanquable et perméable, suspecté et insoupçonné, assister à un concert de Tact est la voie royale vers l’adoption, celle d’un groupe attachant et lumineux.