Black Moon Celebration

Une messe assourdissante où le trio taillent des riffs répétitifs à répétition. Les déhanchés frénétiques et les glapissements incessants sont résolument garage, mais à l’instar des sacro-saints Oh Sees, la psychedelic music des 70’s, kraut et space rock en tête de file, n’est jamais loin.

Le trio puise son énergie intarissable dans l’interstice lumineux du stoner, où des groupes comme Colour Haze et toute la clique d’Elektrohash se sont engouffrés. Force tellurique et vibrations célestes s’entremêlent pour déployer une musique qui sait tout aussi bien se montrer puissamment galvanisante qu’émotive et spontanée.

Ces chantres psychédéliques manient élégamment l’art de l’hypnose musicale, leur krautrock acéré vous délestera du poids de votre individualité en deux temps trois mouvements. La tension viscérale omniprésente fait poindre l’ombre d’entités folles et chaotiques où le space-rock abyssal est à l’orée des musiques expérimentales.

Ashinoa illustre l’art d’un krautrock aérien à la Tangerine Dream qui enveloppe délicatement l’auditeur pour l’embarquer dans son voyage, entre sonorités exotiques et moments mécaniques vibrants. Mais le groupe sait sortir de son créneau pour marier les textures electro modernes avec la tradition rock des années 70 et créer son propre monde, pour un résultat hautement convaincant.

Machete officie dans un post-core pêchu qui porte avec lui détresse mélodique et puissance rythmique, qu’elle lorgne vers le doom, le hardcore ou des incartades tribales, le tout avec une cadence qui ne tolère aucune baisse de tension. Bref, ça taille dans le vif la haine aux tripes et les poings en l’air.

En provenance du vivier local on retrouvera le hard à l’ancienne des Hell’s Strippers : un gros son blues crasseux comme il se doit mais toujours groovy et mélodique. Deux EP sortis depuis 2014 et de nombreuses occasions de démontrer leur efficacité sur scène, des balades blues tourmentées aux envolées les plus rock’n’roll, on en redemande !

Jazz à l’envers.