Electric Electric
Le 01 octobre 2016
Troisième album du trio strasbourgeois, le bien nommé III opère sa révolution intérieure tranchant son arc électrique pour mieux développer la répétitivité constitutive du trio en une entité sonique de plus en plus singulière et affirmée, à la cohésion aussi massive, dense et transcendante qu’une pyramide.
Apparu en 2005 sur la scène punk underground strasbourgeoise (squats, fanzines, autoproduction, autogestion), le trio formé par Éric Bentz (guitare, voix), Vincent Robert (clavier, voix) et Vincent Redel (batterie) s’est rapidement fait connaître pour ses concerts aussi électrisants que dansants, mariant autoroutes krautrock, accidents mathrock, griffures noise, et électronique intégrée.
Le trio a produit en série son moteur hybride et polyrythmique, sur deux albums nerveux et racés ( Sad City Handclappers , en 2008, et Discipline , en 2012), à des tempos qui franchissaient aisément la ligne blanche, tout en puissance (volume), accélérations (motorik) et virages contrôlés (virtuosité) ; soit « la puissance de Slayer au service de Shellac », selon un journaliste aux bons mots, formule magique à laquelle on ajoutera quelques ingrédients psychédéliques (Silver Apples), krautrock (Can, Neu), post-punk (PIL, Muslimgauze), futuristes (TransAm, Add N To X), ou tout ça à la fois (Boredoms, Clinic, Suuns, Nisennenmondai, Beak>).
Le trio déroule aussi régulièrement dans les équipées sauvages de ‘La Colonie de Vacances’, concerts punk à quatre groupes (Papier Tigre, Pneu, Marvin, Electric Electric) et onze types cernant, quadrillant un public ravi d’être ainsi traversé, du Nord au Sud, d’Est en Ouest, ne sachant plus où donner de la tête, ni du corps.