Herve Krief
Après un siècle de maléfices au service de la sorcière Electricité, on continue à nous faire croire que la religion de 1900 devrait être celle de 2100. Et musicalement, certains prétendent toujours que c’est l’électricité et l’amplification qui auraient sorti la guitare d’un simple rôle d’accompagnement rythmique. Un film parfaitement dispensable (Un parfait inconnu, 2024) se chargeait même tout récemment d’entériner l’histoire officielle, qui voit en Bob Dylan un moderne parce qu’il a branché sa guitare sur un ampli en 1965…
De ce point de vue-là, Hervé Krief aura refait le parcours dans un sens exactement inverse : fan absolu de Jimi Hendrix, mais de plus en en plus lucide sur les impasses écologique et politique de l’électrification du monde, il a tout simplement renoncé à sa guitare électrifiée (comme à sa télévision, à son téléphone portable et à sa boîte mail), pour jouer uniquement en acoustique.
Si l’on en juge par ce qu’il était capable de faire d’un morceau de Dylan pendant un concert de jazz, la guitare électrique y a assurément perdu un de ses héros :
