Tarif
10/7 organisé par la CC Cere et Rance en Chataîgneraie et Cantal Musique&Danse. Infos et reservations: 04 71 49 32 30.
Lieu
Programmation
Bertrand Belin est un maître-chanteur et maître-guitariste, qui a fait école et aurait pu déposer des brevets. Il a un style et des obsessions profondes, mais aussi la volonté de rester en mouvement, de ne jamais stagner dans une formule. Cap Waller (son cinquième album), c’est un nouvel horizon pour Bertrand Belin, où il réinvente sa musique en saillies de guitares acérées et sensuelles, brûlantes, lancées comme des éclairs hypnotiques. Cap Waller n’existe sur aucune carte. Mais on peut imaginer que le Breton Belin a longé la côte vers le Sud, jusqu’à une Afrique imaginaire, vers ces confins où le désert rencontre l’Atlantique. Un album doré, solaire, chaloupé, dont les chansons visent la danse et l’amour, la pulsation du pied qui bat le rythme, ou celle du coeur ému.
Le troisième album, ‘Deableries’ est un recueil de chansons suaves, gondolées, radioactives, dont on ne sait pas très bien de quoi elles parlent. Éloïse Decazes y chante comme une sirène toxicomane (et parfois même, littéralement, comme une sirène de pompiers), une marionnette hantée, une enfant en proie aux hallucinations, elle est aussi émouvante que drôle, et plus étrange que jamais. Sing Sing y épanche son baryton de cafetière, au delà du juste, à sa façon de loup-garou qu’on a ébouillanté pour rigoler. Cette façon siamoise, torve, sexuellement trouble de joindre leurs timbres somnambules fait de l’effet. Les mélodies vocales, poignantes, sont tissées à même les arpèges hirsutes, riffs erratiques, suites d’accords déglingués. On retrouve ici leur manie joyeuse de marier les contraires (chaud-froid, solide-liquide, tellurique-aérien), dans un excitant tohu-bohu d’humeurs contradictoires idéalement renforcées par le dialogue entre le jeu de guitare poétique de Mocke, tout en carillons stellaires, jets de salive multicolores, nuées et rayons ultra-violets, lambeaux de jazz, montées de fièvre rocanrol, apparitions d’exotica nouille et les architectures parallèles du centaure Thomas Bonvalet (percussions arythmiques lilliputiennes, banjo vrombissant, orgue à bouche, flûtiaux bousillés, foudre, tonnerre, mille sabords). ‘Deableries’ est sans doute le disque de Arlt le plus abouti. C’est aussi à la fois le plus accueillant, le plus doux et le plus siphonné.