Lisa Portelli – son vrai nom aux origines maltaises – a commencé toute seule comme une grande à chanter n’importe où, mais pas n’importe qui. Née à Lagny sur marne “un endroit sans identité”, d’un père scénographe lumière et d’une mère infirmière, la musique est vite devenu un échappatoire idéal. A 10 ans Lisa a pris des cours de guitare un peu par hasard. Le hasard quand il rencontre le destin fait bien les choses et avant même d’entamer son bac Musique, à 13 ans Lisa Portelli enregistre 9 titres sous forme de maquette qui finalement ne virent pas le jour.
La suite de l’histoire s’écrit à Reims où elle obtient son bac et poursuit au conservatoire où elle acquiert avec le classique une rigueur qui lui permet maintenant d’enrichir ses chansons. Sans hésitation la chanson prend le dessus sur le classique, et la rencontre de la guitare électrique – via le son de Jeff Buckley – fait le reste : Lisa Portelli sera chanteuse pour faire vivre ses musiques.
A 15 ans, elle fera son premier concert sur une scène ouverte à la Goutte d’Or, là le déclic sera énorme et Lisa Portelli sera maintenant chanteuse pour être sur scène pour libérer son côté animal. Reste à dompter sa voix, exercice réussi : elle en fait ce qu’elle veut entre douceur et rugissement.
En 2007, paraît son premier album sur un label de Reims crée autour d’elle, elle a 20 ans et séduit par son audace musicale, son humour corrosif dans ses textes et son attitude entre pudeur et sauvagerie sur scène. Elle enchaîne découvertes du Printemps de Bourges et chantier des Francofolies et décide de s’installer à Paris où elle rencontre Andoni Iturrioz du groupe “Je rigole” qui l’accompagne dans l’écriture de ses textes et qui compose le merveilleux “…” qui clôture l’album. A paris elle gagne en 2010 le prix “Paris jeune talent”
Lisa Portelli continue à travailler, grossit son jeu de guitare, affine ses textes et sans jamais donner de leçon livre sa vision du monde et accouche ainsi de cet “Le Régal » avec lequel elle dépasse la séduction pour aller sans agression nous chercher au plus profond de nous même. Réalisé par Lionel Gaillardin (Kerenn Ann, Benjamin Biolay), elle nous offre un album précis, intense, homogène où – rare par les temps qui courent – l’ennui n’a aucune place. On comprend mieux alors pourquoi elle cite Dominique A comme phare musical et qu’on la compare parfois à Rodolphe Burger ou PJ Harvey, en effet elle a de ces aînés là, l’inventivité et l’exigence. Le Régal est lumineux, fluide à l’image de celle qui le fait vivre
Douze titres félins qui jouent à cache cache entre eux, qui se répondent et jamais ne se répètent musicalement Parfois (très) énervé : « Animal K », parfois épuré : « Les chiens dorment ». Sa voix s’adapte à ses variantes volontaires et épouse le morceau, s’imbrique dedans pour ne faire qu’un(e). Cette fille là mon vieux elle est terrible, elle sait tout faire, fouetter ou caresser.
Sur scène, le mot ici prend tout son sens : elle s’éclate. Capable parfois de survoler la foule, elle vit pleinement ses chansons, sans comédie, avec pudeur et les rend élastiques, provoque et sourit sans jamais être vulgaire et si on la voit femme enfant, c’est notre problème plus le sien. Deux guitares, une batterie, elle va droit à l’essentiel. Si son album sonne pop, sur scène elle est résolument Rock, le tout restant de la chanson…
Elle admet un côté chipie, on la découvre masculine et sexuelle, capable de moments terriens et d’autres aériens. Capable de nous transporter et nous surprendre, elle nous laisse le choix entre légèreté et gravité. Lisa Portelli est partie pour durer, c’est certain. Celle qui restera une jolie ado grandira avec nous et le succès ne la changera pas et lui donnera envie d’en donner plus encore et toujours !