Seth Gueko + La Pietà

Seth Gueko, c’est le nom du personnage de George Clooney dans Une nuit en enfer de Roberto Rodriguez. Mais depuis le début des années 2000, c’est surtout le blaze d’un des artistes les plus créatifs du rap.
Révélé par l’écurie Neochrome et par des mixtapes aux noms caractéristiques et marquants, Nicolas Salvadori – de son vrai nom – continue de réinventer le genre à coup de punchlines improbables et de fulgurances sémantiques. Héritier de la culture des Garçons Bouchers, de Ludwig Von 88 et des Bérurier Noir, Seth Gueko se vit comme le dernier des punks.
Adoubé par les puristes après quatre albums qui se sont taillé une place dans le panthéon du hip-hop tricolore, (La Chevalière, Michto et Bad Cowboy, Professeur Punchline), le rappeur saint-ouennais continue de creuser son sillon sans se soucier des sirènes commerciales et nous livre son dernier opus Barlou sorti fin 2016. Pour ce 15 titres, l’artiste a déplacé Joey Starr, Lino, Hamza, Gradur, et son acolyte Jason Voriz.
Avec sa gouaille inimitable, Seth Gueko continue de défricher de nouvelles richesses stylistiques, le king de la punch’ se fait et nous fait plaisir avec une prose de haute voltige, un flow assassin et des torsions d’onomatopées.

Ne vous fiez pas au masque blanc de chat que La Pietà porte sur scène. Elle griffe de sa plume acérée. Une musique sans filtre ni joliesse, en prise directe avec les tripes. Loin d’un quelconque discours féministe, La Pietà prône le réalisme urbain et le quotidien trivial.