Storno. Une histoire 100% allemande. Avec un point à la fin. Alors que c’est le début. Premier album avec le bassiste (Denis Erath) des grandioses Kurt, les deux membres (Björn Möhlendick et Max Nuscheler) de Telemark qui vient juste de ressortir un album après sept années de silence et une quatrième personne (Till Steinebach) dont le passé au sein de Flowerpornoes ne me dit rien du tout. Il est facile et extrêmement tentant de résumer Storno à la somme de Kurt et Telemark. En sachant que c’est pas loin de la réalité. Tout en rajoutant Eniac à la liste. Pour finir par conclure que Storno se suffit à lui-même.
Un groupe qui a de la bouteille et du savoir-faire. La seule écoute de Talentfrei devrait être suffisant pour convaincre les blasés. De l’énergie, de l’allant, une mélodie qui frise les moustaches, une guitare à la sonorité particulièrement étincelante, ce titre donne envie d’être remis en boucle, fer de lance de onze autres morceaux tout aussi consistants. Punk-rock-noise toujours à l’attaque mais sans brutalité, avec de l’entrain mais sans hystérie, sans cesse le souci de l’accroche qui donne du piment mais avec de la dureté dans les angles et une basse qui bastonne. Toutes les fois où on se dit que Erath a de l’or entre les doigts ne se comptent plus. Mais les camarades sont au diapason. Notamment ce guitariste sortant le grand jeu dans une grande effusion de riffs riches et électrisants. Storno enchaîne les titres nerveux, teigneux, entraînants. Les lignes mélodiques perforent les crânes dans une dynamique irrésistible et concise. Kurt donc, Ten Volt Shock, la filiation est certes aisée mais inévitable. Storno rajoute quelques enluminures et un brin de complexité supplémentaires n’enlevant rien à la fluidité de l’ensemble. Wellness porte admirablement bien son nom. Car non seulement Storno est en grande forme mais il provoque un bien-être immédiat. – Chronique Perte et Fracas.
