Passionné d’écriture de musique de la culture hip hop, Exiley dahomé est un Mc Beatmaker de la région. Il gribouille ses premières lignes vers 2008. Mais c’est autour de 2009 qu’il se prend un peu plus au jeu. Il rejoint la même année le collectif, Dans La Cuisine (Collectif composé de grapheurs, rappeurs, infographistes, beatmakers) pour le plaisir de rimer et de freestyler sur des faces B dans des open mic maison. Mais très vite il s’intéresse au beatmaking comme art à part entière non comme juste un faire-valoir du rappeur. Il est particulièrement influencé par des beatmakers de l’école détroit ( Jay Dee, Black Milk, Kev Brown, Elaquent,Flying Lotus, mndsgn etc..) mais trouve aussi son inspiration dans divers style musicaux tels que le Jazz, l’électro ou la musique africaine.
Exiley Dahomé
Publié le 23 avril 2017
Peux-tu nous présenter ton parcours?
J’ai commencé à écrire mes premiers textes en 2008. Je faisais ça vraiment pour passer le temps. C’est vers 2009 que je me prends un peu plus au jeu quand j’ai intégré le collectif DLC (Dans La Cuisine). (Collectif composé de grapheurs tels que Kuter Le Diamantaire, Jaffa Wane, de rappeurs, de beatmakers). On n’avait pas d’autres ambitions que de nous faire plaisir et partager notre passion commune pour la musique et l’art en général. Ce genre d’émulation fait énormément progresser. En parallèle du rap j’ai commencé à produire, mais avec une vision très rap. Je faisais juste des prods sur lesquelles je me sentais à l’aise pour écrire et rapper. Par la force des choses j’ai pris gout à la production pure et dure. Faire de la musique pour la musique.
De fil en aiguille j’ai eu l’opportunité de produire pour des courts métrages, (Exemple: le Festival de la Mer et de L’image Sous-Marine de Mayotte; en collaboration avec Saray Oday une vidéaste originaire de la région) réaliser des habillages sonore pour le festival les Trans’urbaines, une pub SFR, participer à l’élaboration d’une créa de danse avec le groupe Private Joke (Noise Body and Beat). Une belle expérience puisque je n’étais pas seulement cantonné à un rôle de compositeur; je faisais parti intégrante du spectacle. Avec mon pote Grey Sunray avec qui on forme le duo Greg Ziley on a sorti un projet nommé Dusty (projet que l’on trouve en téléchargement gratuit sur bandcamp) . J’ai fais pas mal de lives. Notamment la première partie de Demi Portion à la Coopérative de Mai et celle de Killason au Baraka. Plus récemment je suis arrivé en finale du Battle de beatmakers Lord Of The Beats au Ninkasi à Lyon.
D’où vient ton nom de scène?
C’est en écoutant l’album « Bellow the Heavens » du rappeur Blu et du producteur Exile et que l’idée m’est venu. Je voulais trouver un blaze qui soit un nom composé un peu comme Sean Price, Black Milk, et qui fasse référence à mes origines. Exilé parce que toute ma famille est en Afrique. Dahomey parce que ça été le nom de mon pays d’origine avant la colonisation et l’indépendance. Exilé Bénin c’est beaucoup moins stylé quand même. Lol. J’ai inversé 2 lettres et ça donne Exiley Dahomé. Petite parenthèse, Dahomey littéralement signifie dans le ventre du serpent…
Tu viens de sortir ton EP Heartbeat Diary, quelle est l’envie, le but?
Partager des sons qui te font vivre, vibrer au quotidien comme le suggère le titre?
Oui tu as bien cerné ce que sous-entend le titre. Même si mon niveau d’anglais n’est pas excellent, je trouve que c’est un titre porteur de sens et qui sonne bien. La musique est un élément moteur dans ma vie. C’est aussi quelque chose qui me canalise. Je voulais en quelque sorte retranscrire l’état d’esprit dans lequel j’essai d’être au quotidien. Ça peut paraitre romantique, mais j’ai un peu essayé de raconter en musique ma recherche de tranquillité et d’équilibre de vie. Si en plus les gens passent un moment agréable en écoutant le projet c’est tant mieux.
Le titre annonce part1 combien de partie peut on espérer?
Comment a été imaginé cette construction?
Ce projet arrive un peu en bout de chaine parce que j’ai fais pas mal de lives avant de le sortir.
En fait, J’ai réellement de l’actu que depuis environ 2 ans. Mais depuis que je me suis lancé dans la production je compose beaucoup dans mon coin et régulièrement. J’ai composé une trentaine de morceaux pour ce projet. J’ai gardé de côté les 20 qui avaient le plus de cohérences entre eux pour les sortir en 2 volumes.
Dès le départ je me suis fixé comme objectif de concevoir un projet avec un semblant de fil conducteur. Je ne voulais surtout pas faire une beatape classique qui serait une compilation de beats. Je ne sais si c’est réussi mais en tout cas je suis plutôt satisfait du résultat. J’ai eu de bons retours et c’est motivant pour continuer à avancer. Après Je ne veux pas me contenter de ça, parce que je connais mes lacunes et mes défauts. Le but c’est de faire mieux.
J’ai encore du travail pour pouvoir sortir le volume 2 dans de bonnes conditions. Je suis assez perfectionniste donc je prends du temps pour arriver à un résultat qui me convienne.
Comment se passe la construction de tes morceaux?
La rythmique est souvent l’élément déclencheur. C’est indéniablement l’élément qui donne le groove. Avec la Bass. Les producteurs dont j’affectionne le travail sont ceux qui apportent un soin particulier à leurs drums. Si tu as des drums qui sonnent bien, en général le reste glissent tout seul.
Ensuite vient le travail sur les samples et les mélodies. Mais j’apprécie encore plus le travail d’arrangement qui va avec. En 2017 j’estime qu’une bonne production ne doit pas uniquement s’articuler autour d’une boucle de 3 mn. Attention je parle de production pure et dure. Il faut amener autre chose. Des variantes, des cassures, de la surprise. En fin de compte un vrai travail d’orchestration. J’ai pris l’habitude de faire ce test qui consiste à couper la boucle principale à un moment donné pour voir si mes arrangements sont pertinents ou pas. Si le morceau fonctionne bien sans le sample ou la mélodie principale, je sais que je suis sur la bonne voie. Dans le cas contraire je retravaille les arrangements jusqu’à obtenir quelque chose de convainquant. J’essai de puiser mon inspiration dans tout ce qui tombent dans mes oreilles. Je ne me mets pas de barrières..
D’ailleurs plus ça va plus j’ai du mal avec cette façon d’être réfractaire aux nouvelles façons de concevoir la musique. Ce truc qui consiste à dire ce qui est du vrai rap ou pas ce qui est hip hop ou pas. Je dis ça parce que un temps j’étais un peu dans ce truc aussi. La vrai question à se poser c’est de savoir si c’est de la bonne musique ou pas. Après savoir si te plait ou pas c’est une autre question. Il m’arrive régulièrement d’écouter des morceaux ou des albums d’artistes dont je n’apprécie pas forcement la démarche artistique. Mais je peux m’arrêter sur le mix, la façon dont les drums sonnent, la musicalité d’un refrain ou la façon dont l’artiste à fait ses backs et ses ambiances pour m’en inspirer.
Je pense qu’il faut être curieux de tout même des choses qui ne rentrent pas dans les cases de ce qu’on aime à la base. En tout c’est ma philosophie.
Des collaborations avec des mcs sont elles à venir ? Sur ces nouvelles tracks?
Sur les projets Heartbeat Diary à priori non. Mais on sait jamais..
Par contre j’ai produit des morceaux sur des projets de la Division Blindé. Un morceau sur le prochain album de Fenix et un autre le projet commun de Pasteur H et de Supa Mario.
Peux-tu nous donner les dates de tes prochaines scènes pour apprécier tout ça en live?
Pour l’instant j’ai rien de programmé. Mais ça va certainement se décanter d’ici là.
As-tu des projets à venir dont tu peux/veux nous parler?
Pas spécialement un projet précis en tête si ce n’est la PART 2 que j’espère boucler pour la rentrée prochaine. Après oui j’ai des envies. Quelque part j’espère aussi que ce projet me donnera l’opportunité de retravailler sur des bandes sons, des courts métrages, ou pourquoi pas refaire de l’habillage sonore pour des pubs. Refaire un projet avec des danseurs se serait un kiff.
Tu évoques une plateforme de prod, NVTR.
Peux-tu nous en dire quelques mots?
NVTR sont les initiales de Noirvatar. A la base c’est mon blaze de producteur. Mais pour ne pas créer la confusion je me suis dit qu’il fallait mieux garder Exiley Dahomé comme nom d’artiste et Noirvatar comme nom de structure. Ça n’a pas vocation à fonctionner comme un label. Je n’en ai pas la capacité, et je n’en ai pas spécialement envie. C’est plus comme une asso ou une plateforme collaboratif qui me sert à co-organiser des events, des ateliers MAO et à réaliser mes projets. J’ai déjà quelques concepts en tête mais je vais vraiment officialiser les choses à la rentrée.
Un dernier mot? Un coup de cœur?
Le travail de mon pote Grey Sunray qui a déjà à son actif pas mal de projets. Allez jeter une oreille à son bandcamp, il y a de quoi faire. Mes potes de Crafters Bros qui ont sorti en début d’année une mixtape nommé Interférences. C’est vraiment un projet de bonne facture. Tous les morceaux de ce projet ont été composés par Fspécial. C’est des artistes que j’apprécie beaucoup humainement. ils m’ont toujours soutenu donc force à eux!