[MONTLU IS NOT DEAD #3]

Publié le 21 novembre 2022

Live Report

A Montluçon les punks ils ont eu le droit au Fucknival (bon d’accord c’était à Desertines mais c’est à côté !) pendant onze éditions mais ça c’était il y a quelques années… alors maintenant Montluçon c’est mort ? Bah la SMAC du coin elle a décidé que non et pour la troisième fois, elle présente son Montluçon is not dead. Alors certes du punk dans une salle de concert c’est moins « free » que pouvait l’être le fucknival en plein air au « Vercher » mais peu importe dans les deux cas le son de la révolte est mis en avant au moins une fois par an dans cette sous-préfecture de l’Allier.

Alors le Montluçon is not dead c’était comment en cette édition de 2022 ?!

Commençons par le début et donc par la première soirée, celle ayant eu lieu au Guingois, car oui cette année le Montluçon is not dead c’est deux soirs de suite !

18 novembre au Guingois avec un peu de monde et ça c’est bien, public attentif à ce qui s’est déroulé entre 21H et minuit.

Pour commencer c’est le groupe local Da basta qui a ouvert le bal et a soufflé le chaud et le froid…je m’explique ; si le groupe a proposé un set de punk rock aux influences diverses et plus entrainant que la dernière fois que je les ai vus j’émettrai tout de fois un petit bémol. Alors voilà si le groupe propose des morceaux sympathiques et dotés d’une certaine personnalité je leur reprocherai une certaine proportion à nous frustrer car c’est à chaque fois au moment où les titres deviennent bien énervés qu’ils se stoppent brutalement, de même il aura fallu attendre plusieurs morceaux avant que ça s’énerve justement. Attention ce n’est pas mauvais loin de là mais on aimerait parfois un peu plus d’énergie et de fougue. J’évoquais le fait qu’on ressentait des influences diverses et à ce titre j’ai apprécié certains passages typés post-punk ainsi que le passage reggae qui rappelle que certains groupes punk n’ont pas hésité à flirter avec le reggae justement (The clash, NOFX,…) et j’ai beaucoup aimé le titre « Good girl » qui a été joué une seconde fois en rappel et qui m’a fait penser à du Killing joke notamment par le jeu de basse. En bref une introduction de soirée sympathique mais qui demande encore, peut-être, un peu de maturation ?

Vient ensuite la conférence-onemanshow de Sapritch nommée « Go punk yourself » et là ce fut un grand moment de bonne humeur en trois pintes de bière (oui c’est une nouvelle unité de mesure temporelle) et ceux qui n’ont pas assisté à ce spectacle ont forcément eu tort. L’histoire et les intentions du punk racontées en partant des origines jusqu’au punk français en passant par le hardcore et le punk à « roulette » voilà ce qui s’est passé avec humour et en musique. En partant des Stooges, Sapritch alternera moments d’histoire avec humour et moments musicaux tantôt en jouant de la guitare et en chantant tantôt en passant des extraits. Honnêtement j’ai parfois eu l’impression de passer pour un inculte tant le contenu est de qualité et va un peu plus loin que ce que tout le monde connait déjà, un bon point ! Sapritch fera en « rappel » tous les extraits de morceaux joués précédemment à la suite ce qui contentera les personnes encore présentes. Et voilà en deux heures et trois pintes le Guingois aura appris des choses avec le sourire. Le genre de spectacle qui complète un évènement musical de la plus belle des manières, « Montlu is not dead » un évènement pluridisciplinaire ?

Seconde soirée le 19 novembre à l’Embarcadère et avec du monde ! En effet environ 300 personnes ont répondu à l’appel du punk.

La soirée débute avec le jeune groupe local Vade retro qui n’est musicalement pas si punk que ça mais peut-être un peu au niveau des paroles ? En effet le groupe joue plutôt une musique rock/hard rock aux leads de guitares bien trouvés. En environ trois quarts d’heure le groupe aura pu convaincre un public déjà bien présent avec un set rondement mené. Deux points des plus positifs sur leur prestation ; premièrement la prestation du bassiste fraichement arrivé a été impeccable, deuxièmement le chanteur était juste. Comment ça « le chanteur était juste » ? Je m’explique, Damien, le chanteur donc, a tendance à vouloir trop forcer sur sa voix ce qui donne un résultat sujet à débat mais ce soir-là non, il n’a pas trop poussé pour un résultat, de mon point de vue, bien plus agréable. Le morceau que j’ai préféré et c’était déjà le cas la fois précédente où je les avais vus : Le château des idées noires.

Second groupe de la soirée ; le groupe de punk garage bien connu des clermontois, FoxHole. Les quatre jeunes nous ont délivré un set plein d’énergie et de joie de vivre, même si les titres n’abordent pas que des sujets joyeux, bah oui c’est du punk ! On a pu constater que les musiciens étaient heureux de jouer devant un public si fourni et cela n’a pu que décupler le plaisir de jouer, pour eux, et d’écouter, pour nous, ces morceaux de bravoure. Ce que j’aime bien avec ce groupe que je vois en live depuis peu à vrai dire (c’était la seconde fois ce soir) c’est qu’il pioche aussi bien dans le punk plus jeune dit à « roulette » que dans le rock’n’roll ou bien le post-punk et ça c’est pas pour me déplaire ! Certains spectateurs ont trouvé le chant un peu trop en retrait mais personnellement ça ne m’a pas choqué… d’autres ont trouvé dommage que les textes ne soient pas en français comme les deux autres groupes de la soirée mais là on ne peut juste pas plaire à tout le monde.

Et pour finir en apothéose le groupe que tout le monde attendait : Les sales majestés! Environ quarante ans de carrière ça paye et ça attire du monde ! Personnellement ça doit faire pas loin de vingt ans que je connais le groupe, oui ça ne me rajeunit pas, et ce n’est que la seconde fois que je les vois. La première fois que je les ai vus c’était il n’y a pas si longtemps à la Puce à l’oreille de Riom, d’ailleurs je voulais faire un live-report sur ce concert et sans doute pris par le temps ce dernier n’a jamais vu le jour. Pas grave je me rattrape maintenant ! Alors que dire ? Tout d’abord ces « jeunes gens » du punk français ont encore un maximum d’énergie à partager et leurs tubes punk restent, malheureusement, toujours d’actualité que ce soit pour critiquer les politiciens pourris ou l’injustice de notre société. Pour ceux qui ont déjà vu le groupe ces dernières années, il y aura peu de surprises, leur setlist est rodée et peu incline à changer mais ce n’est pas grave tant leurs hymnes font toujours autant mouche. En près d’une heure et demi (un peu moins peut-être ?) le groupe aura provoqué chaleur, transpiration et absorption de boissons alcoolisées, ce qui est normal avec par exemple le morceau « encore une bière ». « Y’a pas d’amour » qu’ils disent ? Mais si, il y en a !

Pour conclure ce soir Montluçon et le punk n’étaient pas morts et on a vécu un grand moment, merci !

 

Cet article est dédié à Benoit « Rasta » qui nous a malheureusement quitté le mois dernier. Il a joué au sein des 7 pieds sales, des Consansgains, de Captain SKorbut, des Moules marinières, de Satyrum cornus et de Vade retro. Salut à toi l’artiste !