Trop bien mais trop court, le nouvel album de Naouack!

Les Naouack passent un véritable cap, avec « Trop bien mais trop court », leur premier album totalement malin et intrinséquement intelligent, qui dévoile avec ambition, des  nuances inédites pour cet étonnant trio rap.

Bêtes de scène reconnues et rodées (avec pas loin de 240 concerts depuis leurs débuts, il y a 5 ans), ils affirment sur ce long format une écriture caustique et décalée, qui se nourrit avec bonheur d’un judicieux sens de l’auto-dérision (ou pour les paraphraser justement d’égo-dérision), évitant par là-même les excès moralisateurs d’une posture rebelle par principe.

Revendiquant avec fierté l’appartenance à la grande famille du rap, ils profitent de cette belle tribune pour rappeler que ce noble art, est aussi celui de se dresser, micro en main, contre les injustices, le conformisme et la bien-pensance ambiants. Brisant quelque peu, une image parfois réductrice, de simples ambianceurs de foules, de groupe branleur et rigolo, en quelques titres savamment dosés, ils prouvent avec la manière que la forme n’empêche en aucune façon le fond.

Un morceau comme « Loto Papers » fustige avec détermination les dérives du capitalisme et l’accumulation sans précédent des richesses dans les mains de certains puissants. Le discours est direct et franc, sans concession. Il rappelle aisément les envolées incendiaires des premiers Lofofora et de leur chanteur Reuno, (dont nous avions d’ailleurs oublié à tort le charisme et la pertinence), comme l’engagement des premiers textes de Rockin’ Squatt sur les premiers Assassin. En somme « Trop bien mais trop court » s’affiche comme une œuvre ouverte et militante, porté par des valeurs humanistes  hautement incarnées, sans oublier d’être (faussement?) plus légère sur l’excellent single en puissance (« Trop bien »).

C’est un fait, Mc Yacé, Mr Vins et Wizz puissent dans un background éclectique et foisonnant, la matière créative de leur musique et de leurs textes. Jamais à court d’idées, à l’aise dans leurs baskets et à l’écoute des vibrations du monde, les trois complices osent tout simplement, là où d’autres se noient dans d’obscures considérations stériles sans grand intérêt. Assumer ses choix et son identité, tel est le credo de Naouack. Et pour répondre à tous les grincheux et autres jaloux de services, rien de tel qu’un bon vieux « R.A.B » (rien à branler dans le texte) pour remettre les pendules à l’heure ! Un disque qui se moque donc du quand diras-t-on, à l’image de ce délicieux exercice de style « Mise en bière », célébrant un amour (une addiction ?) pour la célèbre boisson houblonnée. Les références (blondes, brunes, belges,…. à vous en donner le tournis) se multiplient sur cette instru cinématique, au gimmick récurrent qui évoque comme un clin d’œil, le générique de la famille Adams !

« Trop bien mais trop court » révèle assurément la créativité du beatmaker attitré de la bande, Wizz ( d’ailleurs toujours épaulé par l’incontournable Maître Gume, fidèle parmi les fidèles, et ingénieur du son  historique du groupe). Renouvelant sur chaque morceau son décorum sonore, saupoudrant cette base dynamique d’une multitude de petits détails bienvenus comme cet extrait de radio explicite sur « La Croisière S’amuse », il donne à chacun des chapitres de ce grand livre de contes moderne, un imaginaire propre : de la grandiloquence d’une messe dramatique sur fonds d’orgues d’église ( « A l’ouest »), à la décontraction d’une ambiance hillbilly-blues sur « Tic-toc » , à l’ambiance glaçante d’un film d’horreur de série Z version 2.0 ( « Walking raide »). S’inscrivant dans la mouvance d’une scène beatmaker française décomplexée, il joue des coudes avec des noms imposants et reconnus comme Ugly Modo & Mac Beer, Mounika, SenbeÏ (qui a d’ailleurs effectué le mastering de « Trop bien mais trop court ») et autre Son Of A Pitch.

VoltBass est donc très fier de vous présenter à sa modeste échelle, l’œuvre jouissive et jubilatoire d’un groupe décidément à part, et qui jour après jour, par la vigueur de sa créativité, franchit les étapes d’un chemin qui pourrait (c’est tout le mal qu’on leur souhaite !) les mener très loin. Prochaine étape à la Coopé, le 1ER juin pour fêter tous ensemble, « Trop bien mais trop court » comme il se doit.

Cerise sur le gâteau, cinq albums sont à gagner pour les cinq premiers qui enverront un message sympa sur l’adresse: contact@voltbass.fr, à retirer le jour du concert à la Coopé, au stand de merch. Pour les autres, bande de  feignants, n’oubliez pas de vous procurer ce petit bijou en naviguant sur le lien suivant, Go Naouack.

#LetsGoVoltBass