Mc Yacé : Je ne sais pas si on pourrait se dire anarchiste : on défend des droits sociaux, qui malheureusement se perdent petit à petit. C’est comme une grenouille qui cuit dans de l’eau tiède, et qui monte petit à petit en températures : tout va bien tant que les gens ont leurs petits conforts. Mais nous aussi, on fait partie des 90% des français à avoir des fins de mois difficiles. Quelqu’un qui a de l’argent, et qui l’utilise à bon escient, qui paie ses impôts, tant mieux. La réussite, on la souhaite à tout le monde. Mais après cacher cet argent, pour ne pas assumer son rôle dans la société. Partir planquer des sous à l’étranger en profitant du public français, et on en connaît un paquet, là non ce n’est pas possible. Les écarts sont juste de plus en plus en grands, je vais parler un peu technique, mais le dernier rapport Oxfam montre que la France est le pays qui donne le plus aux actionnaires et le moins aux ouvriers (Ndr paru à la mi-mai, le rapport Oxfam atteste que depuis 2009, les entreprises du CAC 40 ont reversé plus de deux tiers de leurs bénéfices à leurs actionnaires). Quelque part, pourquoi ? On est le pays des droits de l’homme. Mais on les bafoue chaque jour, un peu plus. Voilà, c’est un petit ras le bol, mais on peut parler de ça en concert ou sur album, avec un petit sourire en coin. Parce qu’il faut en être conscient et le combattre au quotidien, mais ce n’est pas pour autant que l’on va brandir les armes pour un oui ou pour un non, comme de l’autre côté de l’Atlantique, où ils vont armer les profs très bientôt. En France, j’espère que le plus longtemps possible, on va défendre l’humain. Discuter et débattre pour avancer. La musique est faite pour ça aussi.
Mr Vin’s : Tu soulèves le côté anar, je ne sais pas. Le côté libertaire, peut-être plus. Si tu acceptes que chacun puisse vivre comme il veut, sans être en permanence en train de regarder comment vit ton voisin, de l’envier, le monde s’en sortirait vachement mieux. C’est normal qu’il y ait des gens riches et d’autres moins riches, ce n’est pas normal qu’il y ait des gens très riches et d’autres très pauvres. C’est un peu de l’utopie, mais si on n’a pas d’utopie, pas de rêves, alors autant se mettre une balle dans la tête (rires).
Mc Yacé : Le plus tard étant le mieux, nous, on est là pour retarder cette échéance ! (Rires)