Rencontre avec Vincent et Aurélien, les deux membres du groupe Noxide, à l’issue de leur première représentation publique pour la Fête de la Musique.
Noxide
Publié le 26 juin 2018
On va commencer par percer l’abcès tout de suite : ça se prononce comment, Noxide : « Noxaïde » à l’américaine ? Ou bien « Noxide » à la française ?
Et surtout, il vient d’où ce nom ?
« Noxaïde », mais les gens aiment le prononcer Noxide aussi ; ça ne nous dérange pas.
On cherchait simplement un nom unique et surtout qui nous plaise… finalement on y trouve un côté un peu « nineties oxydées » qui nous va bien : on reste un peu nostalgiques de cette époque ; on a l’impression que les choses étaient moins intellectualisées, moins jugées, que les gens s’amusaient plus…
Quand je vous écoute, j’ai 150 références qui me viennent en tête, dont du Daft Punk, du I Monster, …
Ça peut faire bien, ça ! J’connais pas mais ça sonne bien ! 😀
On a toujours écouté plein de choses, donc notre son est le résultat de ce bouillonnement dans nos cerveaux. Tu peux y trouver des accents de métal, de transe, de house, de dance, de dub,… Mais honnêtement, j’ai passé plus de temps à faire de la musique qu’à en écouter.
Vous êtes passés par plusieurs projets persos ou communs. Dans quelles circonstances le duo s’est-il formé ?
On est amis depuis la maternelle, et ça nous trottait dans la tête depuis notre dernier projet qui n’a jamais abouti. On a commencé à en parler il y a 2 ans. Le contexte était bon, on se sentait tous les 2 motivés pour le faire, donc on s’est jetés. On a complètement abandonné nos projets persos pour se consacrer à Noxide.
Vous connaissant depuis plusieurs années, on sent que l’expérience a joué son rôle, que vous êtes montés d’un cran dans la qualité de vos compos et des mixages, et que les goûts ont évolués aussi : Par exemple, vos anciennes tracks avec la formation Extatik sont selon moi plus intimistes ou introspectives (c’est pas un reproche) ; avec Noxide, je sens qu’il y a une volonté d’ouverture vers le public, même si je continue avec plaisir d’y déceler votre patte. Est-ce que je vise juste ?
Oui. Sans vouloir faire de la musique grand public, on a l’envie de faire de la musique qui nous plaise, sans pour autant être élitiste ; sortir un peu du milieu underground dans lequel on était pour s’ouvrir un peu, toujours dans cet esprit 90’s.
Comment travaillez-vous ? Est-ce que vous composez vos morceaux en commun du début à la fin, ou est-ce que l’un d’entre-vous se ramène un jour avec une instru ou un début de prod sur lequel l’autre vient se greffer par la suite ?
Il n’y a aucune règle, aucune restriction. Tout est possible : certaines de nos compos sont issues d’un début de travail en solo, d’autres ont vraiment été composées à 4 mains.
On sent des compos taillées pour le live. Est-ce une volonté de départ ?
Oui, on travaille en pensant au live. On ne compose pas forcément dans cette optique en premier lieu, mais une fois un morceau abouti, il est systématiquement retravaillé pour le live.
Ce qu’on aimerait, c’est qu’à l’écoute de l’EP, nos auditeurs devinent qu’on est pas des DJ mais vraiment un groupe de musiciens.
C’est notamment flagrant du côté des voix, vocodées en live. C’est assez surprenant à voir d’ailleurs !
Sur les live, on essaie de jouer un maximum de trucs nous-même, y compris les voix. Elles sont vocodées selon des séquences qui elles, sont automatisées. Justement en ce qui concerne les voix, on avait pas imaginé les “jouer” en live, mais après avoir essayé, le résultat nous plait vraiment. Et pour le public, c’est toujours plus sympa que d’écouter des voix qui sortent de nulle-part. On ne peut pas vraiment dire qu’on chante : on essaie plutôt de moduler nos voix pour en faire des instruments et donner des intentions au vocoder.
C’est certes un peu surprenant quand les gens découvrent ça en live : ce n’est pas de l’auto-tune comme on en écoute un peu partout aujourd’hui, ni du vocoding comme ont pu le faire Kraftwerk, … on est un peu entre les deux.
Un EP est prévu. Vous avez une date à nous annoncer ?
D’ici la fin d’année. Il sera masterisé en studio, mais tout le reste sera autoproduit. On s’oriente vers une diffusion uniquement numérique.
Votre set live a duré environs 45 minutes, mais j’imagine que l’EP sera moins long. Pourquoi un EP plutôt qu’un album ?
On en garde un peu sous le pied, peut-être pour un futur EP, et pour le live. Mais c’est aussi par manque de temps : si on pouvait en consacrer plus, c’est sûr qu’on pourrait se permettre de sortir un format plus long.
Vous avez d’autres concerts prévus ?
Maintenant que le live est finalisé, on va se pencher là-dessus très vite, pour la rentrée prochaine. En Auvergne ou au-delà, on a pas peur de bouger…
Où peut-on vous retrouver en attendant de vous (re)voir en live ?
En ligne ! Facebook, Spotify, iTunes, Amazon… On a aussi un clip sur Youtube (Look Away), lui aussi auto-produit de A à Z.
D’autres clips sont en projets, on est d’ailleurs en train de s’équiper un peu mieux pour les futurs tournages. L’image a beaucoup d’importance, on aime ce format et on a déjà quelques idées.
On tentera des trucs. Il faut aller jusqu’au mur quitte à aller dans le mur, auquel cas on fera demi-tour et on recommencera ! C’est comme pour nos compos : on les travaille bille en tête sans savoir où elles vont nous mener ; et au bout d’un moment, on relève la tête, on jauge, … parfois on en efface la moitié et on recommence jusqu’à ce que ça nous plaise !
Un petit mot pour la fin ?
Choucroute.
Kraken.