Witchfinder – Hazy rites

Et si on vous parlait un peu du second album de Witchfinder sur Voltbass ?

Pourquoi maintenant me direz-vous alors que l’album est sorti il y a déjà six mois?

D’une part car nous, média auvergnat, n’en avons pas encore parlé alors qu’il n’est pas rare de croiser le trio clermontois en concert et d’autre part car il n’est jamais trop tard pour parler d’un album de musique de qualité, n’est-ce pas ?

Witchfinder c’est l’histoire de trois musiciens qui se sont associés fin 2016 pour jouer du stoner/doom et qui,très vite, ont sorti un premier album éponyme en mai 2017. Ce premier album fait office de carte de visite exemplaire qui permet au groupe de réaliser quelques belles dates que ce soit à Clermont-Ferrand (coucou le raymond ! mais aussi en première partie de Kadavar à la coopérative de mai) ou ailleurs (Paris ou Toulouse par exemple). Premier album de bonne qualité certes mais qui est tout de même plusieurs crans en-dessous de leur nouvel opus intitulé « Hazy rites » et sorti en avril dernier. Pourquoi je préfère la cuvée 2019 à celle de 2017 ? Je vous explique ça tout de suite.

Tes influences, tu digéreras !

Le premier album des clermontois était bon oui mais il était aussi un peu limité par des sonorités rappelant trop des mastodontes du genre tels qu’Electric Wizard ou Windhand. Alors oui il y a pire comme comparaison mais les quatre morceaux constituant l’éponyme étaient trop proches les uns des autres ce qui créait un bloc un peu trop monolithique dont peu de passages, de mon point de vue, se  démarquaient outre mesure. Avec « Hazy rites » c’est tout autre chose, les sonorités sont plus variées, les changements de tempo s’opèrent avec précision et plus d’influences sont venues enrichir le propos tout en donnant une patte propre au groupe. Si le propos de l’album reste clairement orienté stoner/doom des passages sonnent inspirés par d’autres genres de musiques, plus grunge comme sur « Sexual intercourse » mais aussi et surtout par des courants de metal plus agressifs tels que le hardcore (jetez une oreille ou deux aux groupes antérieurs des trois musiciens et vous verrez que ça ne tient pas du hasard). Incursions hardcore de par le chant de Clément qui en plus du chant aigu et mystique typique de leur doom a su se diversifier avec des parties « scream » dans plusieurs morceaux (« Covendoom » , seconde partie de « Sexual intercourse » et le magnifique « Sorry » où le mot-titre est hurlé à plusieurs reprises) mais aussi au niveau instrumental où ça s’énerve un peu de temps en temps. S’il fallait comparer avec d’autres groupes du genre dans lequel officie Witchfinder je trouverai bien quelques petits rapports avec des groupes comme Dopelord ou Sleep (notamment sur le final de « Wild trippin’ ») mais le tout est tellement bien assimilé qu’il n’y a rien de choquant.

Varier le propos, tu feras !

Comme je l’ai dit ce second opus est plus ouvert d’esprit et plus varié, des passages plus heavy d’autres plus grunge et planants ainsi que des passages bien metal et flirtant avec le hardcore donnent au tout une sensation de fraicheur et de nouveauté que peu de groupes arrivent à proposer. Ouvert, varié et cohérent oui ce sont trois mots qui peuvent bien définir la mixture proposée ici car si la lourdeur est de mise sur plusieurs morceaux on a également droit à des titres plus hypnotiques et aériens comme « Covendoom », « Wild trippin’ » et le morceau final « Dans l’instant ». Là où le groupe tape fort également c’est que toutes les variations de registres et de tempos sont parfaitement maitrisées et quand on prend un morceau comme « Sexual intercourse » qui flirte avec les genres on ne peut que constater que malgré tout c’est peut-être celui qui est le plus lourd et poisseux.

A écouter, encore et encore !

Pour conclure et pour éviter de trop me répéter, si le premier essai ne me marque pas plus que ça, ce « Hazy rites » lui continue de tourner que ce soit dans mon lecteur CD ou dans ma mémoire et je ne m’en lasse pas. Le groupe évolue et se démarque à la fois de ce qu’il a été et de ce que le reste de la scène musicale peut proposer.

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https://witchfinder.bandcamp.com/album/witchfinder