Le 30 septembre l’association Hippocampus organisait la soirée Back to Swing à la Coopérative de Mai pour célébrer la rentrée universitaire. A seulement quelques heures de l’évènement, Vanessa, présidente ; Margot, bénévole en charge de la communication et Maxime, futur vice-président, ont pris le temps de répondre à nos questions.
Hippocampus : Back to Swing
Publié le 7 octobre 2017
Pouvez-vous nous rappeler rapidement ce que fait l’association Hippocampus ?
Hippocampus c’est une association qui a été créée en 1999 par des étudiants sur le campus des Cézeaux, c’est une association par les étudiants et pour les étudiants, l’idée à la base c’était de faire vivre le campus universitaire. En 18 ans on a eu plusieurs configurations mais actuellement on ouvre l’année universitaire avec une soirée qu’on présente dans le cadre de Clermont Fête ses Étudiants et on a notre festival au mois de mai au Campus des Cézeaux (on est retournés sur le campus depuis deux ans maintenant). Tout au long de l’année on a aussi cette vocation qui est d’être un lieu de « formation » pour les bénévoles ; on a plein de bénévoles de cursus universitaires différents et ils ont la possibilité de toucher à un peu tous les aspects d’une production, en lien avec ce qui les intéresse le plus par rapport à leurs études. Donc on a des bénévoles qui sont sur l’aspect communication, on en a qui sont plus sur la régie du site… on peut vraiment toucher à tout : production, communication, logistique, on a à cœur que chacun puisse se saisir de ce qui lui fait envie et de ce qui lui plait et de pouvoir proposer une expérience concrète. On fait aussi quelques dates dans l’année, on en a fait avec différentes salles : le Sémaphore, le Tremplin, la Baie des Singes… l’idée c’est aussi de s’inscrire dans le tissu associatif local et pouvoir trouver des opportunités d’expériences enrichissantes pour tous les étudiants qui souhaitent faire partie de l’aventure.
Si on se recentre sur Back to Swing, d’où est venue l’idée de l’évènement et de cette orientation swing ?
On avait déjà fait passer Lyre le Temps et les festivaliers avaient adoré. Là quand on réfléchissait à la programmation ils avaient une actualité, on savait qu’ils allaient sortir un nouvel album et du coup on a cherché des groupes en lien avec cette couleur-là. On nous a proposé Jive Me qui est dans la même mouvance, donc on s’est dit pourquoi pas faire une soirée Back to Swing ? En cherchant toujours à faire quelque chose de cohérent dans la programmation.
Room Bazar [Compagnie La Baroufada] à la base c’est un groupe de musique de rue et c’est rare de les voir en salle. Et Jive Me et Lyre le Temps, qui vient de sortir un nouvel album, Prohibition Swing, sont dans une mouvance electro swing un peu vintage, mais Jive Me c’est un peu hip hop aussi, donc c’est varié et ça fait une belle programmation.
Et le fait qu’on ait choisi cette année de ne pas avoir de tête d’affiche permet de proposer un tarif plus bas pour les étudiants. Hippocampus est une association à visée étudiante, on a toujours pratiqué une politique tarifaire en faveur des étudiants. Cette année le partenariat qu’on a avec Clermont Fête ses Étudiants permet de proposer des places à 5 € pour voir trois groupes.
Et au-delà de ça Hippocampus c’est aussi de la découverte musicale, on essaye d’ouvrir d’autres portes musicales aux étudiants que ce qu’ils peuvent entendre en boite ou à la radio. Et on a eu des très bons retours du festival en mai sur des groupes qui n’étaient pas forcément connus, comme Pan’Gaya qui a vraiment bien accroché avec le public. Donc l’objectif c’est aussi de faire découvrir de nouvelles sonorités.
Dans nos soirées en général depuis les débuts d’Hippocampus on a une tête d’affiche, un groupe découverte et un groupe local. Dans cette idée de découverte et de maillage avec le tissu associatif local et donc avec des groupes locaux. On a fait pas mal de groupes du collectif Flower Coast par exemple.
Est-ce que vous pouvez nous expliquer comment cette soirée s’est mise en place concrètement jusqu’au jour J ?
Pour la programmation du festival sur trois soirs il y a beaucoup plus de boulot et on sollicite plus de bénévoles. Mais cette soirée a été calée avant l’été, à la sortie du festival l’idée était déjà là, après ça a été soumis aux bénévoles. Le visuel était fait cet été. Et ça se fait selon les opportunités et les propositions des bénévoles aussi. A chaque fois on leur demande de faire des propositions et de voir si le groupe a une actu, si il tourne, de regarder des vidéos live pour voir ce que ça donne sur scène. Ensuite c’est en fonction des disponibilités et des cachets des artistes, puisqu’on fonctionne uniquement avec des subventions donc on a des contraintes budgétaires à respecter. C’est aussi une soirée où on se fait plaisir et c’est chouette de pouvoir montrer aux bénévoles une exploitation en salle. A 5 bénévoles on peut faire tourner la soirée, en extérieur on était 35 et on y était toute la semaine ! Ça permet de voir les différents aspects d’une production en salle comme en extérieur.
Justement la salle aujourd’hui c’est la Coopé, c’est un partenariat bien en place ?
Oui ça fait des années qu’on travaille avec la Coopérative de Mai. Historiquement le festival est né sur le campus des Cézeaux, ensuite il y a eu des travaux donc on a dû chercher un autre lieu pour poser notre chapiteau, c’est là qu’on a atterri au 1er Mai. On y a fait plusieurs éditions qui ont été compliquées au niveau météo et il a fallu trouver une solution moins coûteuse qu’une exploitation en extérieur pour que l’association puisse continuer de proposer des soirées. A ce moment-là, grâce à la Coopérative de Mai et au soutien de la ville de Clermont on a pu proposer le festival pendant plusieurs années à la Coopé. Donc c’est un partenariat et un réel soutien, et on est contents de venir travailler ici avec les techniciens et toute l’équipe.
Et le lien avec le Bougnat Street Festival [malheureusement annulé ce samedi à cause de la météo] ?
Le Bougnat Street Festival est né en STAPS, d’une promo de troisième année de licence management du sport. On a créé une association qui permettait de mettre en place des projets et de les concrétiser en parallèle de la fac, pour avoir toute l’application pratique de ce qu’on a comme enseignements, notamment en termes de gestion de projet et management de projet. Donc on était 7 à avoir le projet de monter ce festival, j’étais président de l’asso, maintenant je suis plutôt sur la régie mais on est toujours la même équipe, et les 7 de cette équipe sont aussi des membres actifs d’Hippocampus. Hippocampus c’est un peu l’épicentre, on est plein de bénévoles sur d’autres associations (Sound’Shots, Festiv’En Zic…). Les bénévoles qui s’occupent de la com du Bougnat Street ont commencé en travaillant sur la com d’Hippocampus, en fait on est une quarantaine de personnes à naviguer sur tous ces projets. Et donc on a fait un partenariat parce que la mairie de Clermont-Ferrand a demandé que le Bougnat Street se tienne pendant Clermont Fête ses Étudiants, et l’année dernière on avait clôturé par un petit concert et vu qu’on se positionnait sur la date d’Hippocampus on ne voulait pas organiser d’autre concert, donc le partenariat s’est fait naturellement. Pour nous c’est normal de travailler ensemble parce que les deux projets son différents mais c’est les mêmes personnes qui les traitent. Donc ce soir il y aura les bénévoles du Bougnat Street Festival qui malheureusement ne travaillent pas aujourd’hui mais qui seront à la Coopé pour profiter du concert. C’est une équipe qui s’est créée sur l’édition 2016 d’Hippocampus, l’année du retour aux Cézeaux, et qui a donc participé au renouveau du festival sur le campus.
Et la chance qu’on a c’est qu’on se connait tous et qu’on s’apprécie tous, et ça c’est la couleur Hippocampus qui se ressent dans les retours qu’on a des artistes, qui apprécient l’accueil, le côté joyeux… c’est les hippopotes ! Et c’est un certain état d’esprit qu’on a quand on entre dans l’association, c’est des bénévoles motivés qui font ça à l’envie et ça fait de belles rencontres. Chacun apporte sa pierre à l’édifice pour que le projet perdure. Je vais quitter la présidence que j’assurais depuis 4 ans, l’objectif c’était de ramener le festival en extérieur et l’objectif est atteint de ce côté-là, et j’espère que tout le monde va réussir à se saisir du projet, mais je reste pas loin !
Donc l’année prochaine il y a aura encore une soirée concert d’ouverture de l’année universitaire ?
Oui on va y réfléchir, quand on prépare la prog du festival et qu’on a plusieurs propositions, on peut s’en garder pour la soirée de rentrée, et après ça se dessinera selon les opportunités et l’actualité des artistes.
L’année dernière en termes de prog c’était un peu plus reggae/dub, cette année c’est electro swing, peut-être que l’année prochaine ce sera hip hop. Après si le festival aux Cézeaux est plus hip hop, on va pas remettre du hip hop sur cette soirée-là, l’objectif c’est de varier. C’est essentiellement de la musique actuelle, donc on fait en fonction des sorties de nouveaux albums aussi.
Et des envies des bénévoles !
Donc un festival et une soirée par les étudiants pour les étudiants, mais c’est quand même ouvert à tout le monde ?
Bien sûr !
Et par exemple Dub Inc aujourd’hui n’a plus un public très étudiant. Le samedi c’était plus jeune, il y avait un côté electro qui a ramené pas mal d’étudiants.
Quand on dit que c’est pour les étudiants, c’est qu’on applique une politique tarifaire pour les étudiants, et c’est travailler sur l’accès à la culture aussi. Si on parle de politique de l’association, la politique d’Hippocampus c’est de proposer une manifestation culturelle à prix abordable. Pour le festival en restant dans cette configuration sous le chapiteau en mono scène, ça nous permet de travailler sur nos coûts et le fait qu’on soit une équipe de bénévoles aussi, donc c’est travailler sur une accessibilité à la musique pour tous. On a le partenariat avec Cité Jeune aussi.
Et on a aussi un partenariat avec Cultures du Cœur qui permet à des personnes de milieu plus défavorisés d’accéder à ces concerts, dans l’idée de l’accès à la culture pour tous.
Et le Bougnat Street Festival c’est l’accès au sport et aux pratiques urbaines pour tous, du coup on a tous la même motivation. L’objectif pour le Bougnat Street et Hippocampus c’est de proposer quelque chose de nouveau et d’ouvrir avec des tarifs plus bas. Et c’est pour ça que c’est aussi des engagements qu’on a avec nos partenaires, avec la mairie de Clermont, avec Clermont Auvergne Métropole, avec l’Université sans qui ces festivals n’existeraient pas… Et puis Hippocampus a 18 ans, donc ça a été une association pour une génération puis pour une autre et là c’est encore une nouvelle génération. Il y en a qui ont connu le festival en 1999 dans la salle polyvalente, il y en a qui ont vu le développement sous le chapiteau, puis chapiteau et 1er mai et Coopé… Et nous on a vu la Coopé et le retour aux Cézeaux.
Une fois la soirée passée, la prochaine étape pour Hippocampus c’est penser le festival pour le mois de mai ?
Dès le mois d’octobre on se retrouve tous et on s’y remet. La prochaine réunion est calée à ce moment-là, on va voir la programmation et les demandes de subventions. C’est du travail des mois en amont et ça nécessite une mobilisation tout au long de l’année, avec des périodes plus ou moins intenses.
Vous avez assez de bénévoles à mobiliser ?
Ce qui est compliqué c’est que les étudiants à un moment donné finissent leurs études ! Donc on a pas mal de bénévoles mais on est ouverts à en recevoir plus. On peut nous contacter via Facebook, on demande de nous faire une petite lettre de motivation, et c’est avec plaisir. Et par exemple pour Margot ça a été encore différent, tu peux expliquer comment tu es rentrée dans l’asso ?
Dans ma classe en management de la culture on avait des projets à faire avec différentes structures ou associations, et une partie de ma classe avait pour projet de faire un plan de communication pour Hippocampus. J’étais là pour la présentation, où il y avait notamment Vanessa, et j’ai demandé s’ils cherchaient encore des gens pour la com après le projet de classe, et ils m’ont dit que oui, donc je me suis incrustée ! Et ça c’était l’année dernière.
Un petit mot de la fin, un message à faire passer… ?
Juste dire que l’associatif pour des bénévoles motivés ça peut ouvrir sur plein de choses, même sur des projets de vie. Moi par exemple je vais valider mon master mais je pense que je ferai quelque chose plus en rapport avec ce que je fais avec Hippocampus et le Bougnat Street Festival.
On a aussi une bénévole qui a fini ses études et qui est devenue costumière, un autre qui s’est retrouvé dans le montage de scène… Le fait que ce soit du concret pendant les études ça peut ouvrir des perspectives, il y a un côté un peu labo, on apprend, c’est un des objectifs et c’est vraiment quelque chose qui nous tient à cœur. Donc si on peut servir à ça, c’est avec plaisir.