Max Cilla avec le collectif HighLife pour Effervescences

Publié le 13 octobre 2017

Live Report

Un événement dans l’événement, Max Cilla, musicien martiniquais, flûtiste exceptionnel, maître de la flûte traditionnelle était l’invité du collectif clermontois Highlife pour célébrer en ce dimanche 8 octobre 2017, l’immensité d’une musique généreuse et profonde.

Accompagné de Michel Cilla au Tambou Di Bass, de Laurent Succab aux congas, de Boris Reine Adelaïde au Tambou Di Bèlè, de Theodore Innocent à la batterie et au Ti-Bwa et enfin d’Ali Cissoko, à la Kora, le père de la Flûte des Mornes, aura bravé le froid pour nous proposer un moment de vie rare et partager avec nous une approche de la musique, aussi spirituelle que foncièrement humaine.

 

Certainement surpris de découvrir un public pour le moins hétérogène: des enfants, des passionnés de musiques rares, des familles, des fêtards en redescente, des curieux c’est pourtant avec une simplicité touchante, que Max Cilla a débuté son concert. Portée par un groupe à l’unisson, complice dans le rythme comme dans la mélodie, c’est toute une culture qui s’est offerte à nous avec toute la poésie de ses instruments et la complexité des polyrythmies.

 

Ne pouvant par instants, plus jouer à pleine mesure avec ses surprenantes flûtes traditionnelles et artisanales,  Max Cilla, franchement désolé de ne pouvoir répondre à un public nombreux et à l’écoute,  a su trouver les ressources personnelles (notre homme n’est plus tout jeune) pour transformer ce moment en un moment de partage. Et c’est peut-être d’ailleurs la plus belle leçon que je peux retenir de ces instants de vie et d’humanité simples et inédits, et interroger notre rapport à la musique. Pour Max Cilla, que ce soit dans sa façon de présenter ses morceaux mais aussi dans la gêne palpable qu’il éprouvait à ne pouvoir continuer, ce concert était animé par sa volonté touchante de transmettre les richesses de la culture musicale antillaise, et par delà de raconter l’étonnante histoire des musiques populaires, qui raconte parfois bien plus de choses que la grande Histoire. Et finalement quel plaisir de pouvoir danser librement sur des Mazurkas, Biguines et autres spécialités de la maison.

 

Le public d’ailleurs, un peu timide ou fatigué, pour un dimanche après-midi, est progressivement rentré dans la danse, et aurait poursuivi toute la nuit sans problème. Délicatement emmené vers cette clôture antillaise inédite, par le collectif de Djs Highlife et une sélection irréprochable et amoureuse, mais aussi par la touche méditerranéenne du duo M.Adda&J.Verdal, il a salué la proposition lumineuse et atypique du collectif Highlife, qui apporte un état d’esprit salvateur et innovant à Clermont-Ferrand, en restant de longues minutes applaudir le grand Max Cilla.

 

Évidemment, avec une telle mise en bouche, je rêverais d’un chapitre deux, pour découvrir à nouveau Max Cilla et ses complices, en Auvergne sur la scène de la Coopé, du 109 ou du Tremplin: qu’est ce que ce serait bien, non!

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