Le 19 mars dernier avait lieu au Guingois à Montluçon un concert de metal réunissant les groupes Red Gordon et Stengah. Du metal à Montluçon il n’y en a pas si souvent que ça… mais alors ça donne quoi quand il y en a et que ce n’est pas une tête d’affiche comme Mass Hysteria ou Lofofora ?
Tout d’abord peu de monde aura répondu à l’appel du headbang malheureusement mais nous y reviendrons un peu plus tard…
C’est les clermontois de Red Gordon, groupe qui a déjà joué à Montluçon en 2019 en première partie de Black Bomb A, qui a ouvert les hostilités. Si leur style demande encore, de mon point de vue, à être affiné pour devenir plus personnel, leur énergie, elle, n’est pas à remettre en doute ! La musique du groupe oscille entre hardcore et néo metal sans grandes surprises mais les riffs sont directs, les breaks de batterie accrocheurs et le chanteur fait tout pour motiver le public et n’hésite pas à le faire participer. Bref, le groupe semble avoir pris son pied et les spectateurs ont dansé du début à la fin du set !
Après cette mise en bouche efficace, petite attente le temps de changer de plateau le tout accompagné par la musique du groupe Slift diffusée dans la salle, les amateurs de space rock psychédélique sauront apprécier même si peu en rapport avec la soirée.
C’est ensuite au tour du groupe lillois Stengah de s’emparer de la petite, mais culte, salle montluçonnaise. Pour la petite histoire, si le groupe existe depuis quelques années, leur premier album nommé « Soma Sema » est sorti le 18 mars soit la veille du concert et c’est le début d’une tournée qui ira jusqu’en mainstage du Hellfest. Autant le dire, il y a pire démarrage pour un premier album ! Venons-en maintenant à la prestation du groupe car s’il tire son nom d’un morceau de Meshuggah, non ce n’est pas un clone, un rejeton oui probablement mais pas seulement des suédois aussi probablement de groupes comme Lamb of God ou peut-être même Gojira. Le côté puissant ils l’ont, le côté « progressif » ils l’ont aussi mais sans aller dans le trop poussif, non le tout reste relativement accessible et taillé pour le live. De la mélodie et du rentre-dedans voilà ce à quoi le petit public montluçonnais a eu le droit de la part de ce groupe carré et professionnel. Au risque de faire une comparaison hasardeuse avec un autre groupe français qui cartonnait il y a quelques années, je dirai que Stengah est un peu comme Hacride, un combo qui a un héritage plus ou moins évident mais qui devrait savoir tirer son épingle du jeu.
Pour ce qui est du public de la soirée… réunir une trentaine de personnes un samedi soir alors qu’il n’y avait pas d’autres concerts metal dans la région c’est bien dommage, pour les organisateurs et pour les groupes mais, car tout n’est pas négatif, il faut le souligner, les personnes présentes ont fait preuve d’un dynamisme certain, pogotants, secouants de la tête et répondants positivement face à l’énergie des deux groupes.
Alors est-ce un coup de gueule ? Non car il y a x raisons de ne pas répondre présent à un concert mais je note en quelques soirées que la reprise post-covid est délicate alors déjà que ce n’était pas toujours simple avant. Faisons un effort quand une soirée nous intéresse et motivons-nous !
